Au cœur de l’actualité marocaine, l’affaire d’un jeune Marocain de 11 ans accusé de 180 infractions secoue l’opinion publique. Ce garçon, qui incarne le visage de la délinquance juvénile au Maroc, met en lumière des défaillances importantes du système judiciaire. Une experte, profondément préoccupée par ces multiples incidents, questionne avec vigueur les méthodes de prise en charge des mineurs délinquants dans le pays.
Un jeune garçon marocain de 11 ans a récemment fait les gros titres pour avoir accumulé 180 infractions. Cette situation alarmante a mis en lumière les défaillances du système judiciaire marocain concernant la délinquance juvénile. Une experte en justice des mineurs a pris la parole pour dénoncer les faiblesses structurelles et proposer des pistes de réforme.
Le cas de ce jeune Marocain a choqué beaucoup de personnes. À seulement 11 ans, il a déjà été impliqué dans pas moins de 180 infractions. Ces infractions vont du vol à la petite délinquance, illustrant ainsi une tendance inquiétante de la criminalité juvénile au Maroc. Ce phénomène s’inscrit dans une augmentation générale des crimes et délits commis par des mineurs, comme l’indique un récent rapport faisant état d’une multiplication par plus de trois du nombre de mineurs mis en cause pour des crimes et délits en une décennie.
Selon une experte en justice des mineurs, cet exemple concret révèle les graves lacunes du système judiciaire marocain dans la gestion de la délinquance juvénile. Les infrastructures et les moyens humains ne semblent pas suffisants pour assurer un suivi et une prise en charge adéquate des jeunes délinquants. Le manque de dispositifs spécifiques pour traiter ce type de problématique entraîne souvent une judiciarisation trop rapide et inadaptée des jeunes, aggravant ainsi leur situation plutôt que de les aider à se réinsérer.
Les incidents inquiétants ne se limitent pas aux chiffres. Plusieurs cas de disparitions de migrants lors d’opérations policières ont été signalés, mettant en lumière la négligence et parfois même la brutalité des interventions. Une étude à Tours en 2015 avait déjà révélé des pratiques douteuses, comme celle d’utiliser des moyens disproportionnés face à des mineurs. Cette approche contribue à une stigmatisation accrue et à une marginalisation des jeunes en difficulté.
Pour répondre à ces défaillances, l’experte réclame des réformes profondes et structurelles. Elle propose notamment la mise en place de programmes de prévention et d’accompagnement pour les jeunes en difficulté. L’accent devrait être mis sur l’éducation et la réintégration sociale plutôt que sur la répression. De plus, un renforcement des capacités des centres de rétention et une amélioration des conditions de détention pour les mineurs pourront être des solutions efficaces pour prévenir des récidives.
Cette affaire a également suscité une réaction au niveau international. Des associations de défense des droits de l’homme et des instances spécialisées, comme le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, sont appelées à surveiller de plus près les pratiques judiciaires marocaines. Un récent rapport initial présenté au CED soulignait déjà l’absence de mesures concrètes et efficaces pour la protection des jeunes dans ce pays.