Yves Schifferle, responsable du show pour la SSR depuis 2021 et chef de la délégation suisse à l’Eurovision, offre un aperçu unique des défis et enjeux liés à l’organisation du célèbre concours de musique. Avec Bâle choisie pour accueillir l’Eurovision 2025, il partage ses réflexions sur la complexité de créer un événement qui satisfait tout le monde.
Organiser un événement de l’ampleur de l’Eurovision est une entreprise colossale, et, selon Yves Schifferle, la ville de Bâle en sait déjà quelque chose. La confirmation de Bâle comme ville hôte pour l’édition 2025 du concours a déclenché une série de préparatifs logistiques et artistiques. « Avec la Halle Saint-Jacques comme lieu principal, nous devons répondre à des attentes élevées en termes de performance scénique et de gestion du public, » annonce Schifferle.
Pour s’assurer que tout se déroule comme prévu, une task force de la SSR se réunira dès lundi afin de lancer la planification. « Cette équipe est essentielle, » déclare Schifferle. « Ils travailleront étape par étape et tiendront tout le monde informé des progrès au fur et à mesure. » Avec des milliers de participants et de spectateurs, chaque détail compte, des répétitions aux mesures de sécurité.
Malgré les efforts herculéens, Schifferle admet qu’un Eurovision parfait pour tous est un idéal difficile à atteindre. « Chaque fan a ses propres attentes, » explique-t-il. « Certains veulent voir plus de diversité musicale, d’autres se concentrent sur les performances scéniques ou les aspects techniques. Il est impossible de satisfaire tout le monde à 100%. »
Les succès et échecs des éditions précédentes offrent des leçons précieuses. Par exemple, la victoire de Nemo en 2024 et la couverture médiatique qui l’a suivie montrent à quel point la diversité et l’innovation sont essentielles. Cependant, ces mêmes éléments peuvent aussi provoquer controverse et désaccords.
Un autre défi pour Schifferle et son équipe est la gestion des retours instantanés via les réseaux sociaux. « Les critiques et les éloges arrivent quasiment en temps réel, » dit-il. « Cela peut être à la fois une bénédiction et une malédiction car cela met une pression constante sur l’équipe d’organisation pour qu’elle soit réactive et adaptable. »
Le dialogue avec la communauté Eurovision est primordial. « Nous devons être à l’écoute des fans tout en restant fidèles à notre vision artistique, » ajoute Schifferle. « Cela implique souvent de faire des compromis délicats. » La communication transparente et les enquêtes de satisfaction sont des outils essentiels pour naviguer dans ces eaux complexes.
Bâle se prépare également à accueillir des délégations venant des quatre coins de l’Europe et au-delà. « L’accueil de ces délégations est une tâche énorme, » souligne Schifferle, « car il ne s’agit pas seulement de logistique, mais aussi de diplomatie culturelle. » Les équipes locales travaillent d’arrache-pied pour garantir une expérience harmonieuse et mémorable pour tous les participants.
Travailler avec des partenaires locaux et internationaux ajoute une autre couche de complexité. « Nous collaborons avec la municipalité de Bâle, des entreprises locales et des sponsors internationaux, » précise Schifferle. « Chacun de ces acteurs a ses propres intérêts et attentes, ce qui nécessite une coordination rigoureuse et une communication constante. »